Le Comité de lutte à la pauvreté (CLÀP) de la Vallée-du-Richelieu ne pourra organiser, dans le cadre de la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, la traditionnelle soupe populaire. Cette année aurait marqué la 9e édition de la Vigile de solidarité. Cet événement rassembleur donne l’opportunité d’exprimer notre solidarité envers les personnes vivant en situation de pauvreté et d’exclusion sociale. Dans le contexte de la COVID-19, il aurait été encore plus opportun de se rassembler et de pouvoir crier haut et fort qu’il faut qu’il y ait un changement. La crise actuelle accentue les inégalités sociales ainsi que les difficultés et les désavantages vécus par les personnes vivant en marge de la société. Nous constatons que la pauvreté gagne du terrain parce que de plus en plus de gens sont mis à pied ou ne peuvent plus travailler. Comment faire alors pour payer son loyer ? La fermeture d’espaces publics a empêché nombre d’entre eux d’avoir accès à un ordinateur, à Internet ou à d’autres outils. Comment faire alors une demande de prestation ? Comment faire pour obtenir du soutien ? Alors que certaines banques alimentaires ont dû cesser leurs activités ou modifié leurs services, que les garderies et les écoles ont fermés, que plusieurs personnes se sont retrouvées sans salaire, ces personnes de tout âge et de tout milieu ont pu être confrontées à l’insécurité alimentaire. La crise a touché fortement les plus vulnérables, augmentant le niveau de stress et d’insécurité. Le contexte de confinement a pu également accentuer des relations déjà difficiles, mettant en lumière une hausse de la violence conjugale et des séparations déjà présente. La pauvreté ne fait pas de discrimination, peu importe votre statut socio-économique, votre éducation, votre genre, votre orientation sexuelle, votre situation familiale, personne n’est à l’abri de se retrouver en position de vulnérabilité. Dans un milieu comme le nôtre, où la recherche de logement abordable est quasi inexistante, il est difficile de se sortir de situation néfaste. Un appartement 3 ½ à 1 200 $ ou une chambre minuscule à 500 $ par mois n’est pas nécessairement un choix envisageable. En conséquence, la pauvreté augmente, l’itinérance augmente. Le thème de cette année, l’itinérance parfois invisible, mais bien réelle, illustre bien l’itinérance que l’on peut retrouver dans la Vallée-du-Richelieu. Une itinérance dite cachée, où les gens utilisent des méthodes alternatives pour ne pas avoir à dormir dans la rue. Le «coach surfing» en fait partie, passer d’une nuit à plusieurs nuits sur le divan d’unE amiE, membre de la famille, une ancienne relation ou même de parfaits inconnus, certaine personne dorment même dans leur voiture. Nous savons qu’il est difficile de prendre sa place dans une collectivité lorsque nous sortons du cadre, le regard des autres est lourd à porter… Quelle place offrons-nous aux personnes ayant des difficultés ? Mieux comprendre la réalité et les enjeux vécus par les personnes vivant en contexte de pauvreté est un premier pas vers l’inclusion sociale.

 

Alors le 16 octobre prochain, nous ne pourrons pas exprimer notre solidarité en partageant une soupe en bonne compagnie. Mais on vous invite à prendre du temps pour réfléchir aux impacts de la COVID-19, de la pauvreté, de la désaffiliation sociale et de l’itinérance auxquelles font face de plus en plus de personnes.

 

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Renseignements :
Jessica Boutin | Centre de femmes l’Essentielle
450-467-3418